GENTE – TOME 2

“Si nous allions chercher le bonheur ?”

Ce second volume de Gente sera l’occasion de développer davantage certains personnages incontournables de la Casetta Dell’Orso, à commencer par Claudio et Furio. On apprend ainsi qu’ils se sont déjà rencontrés auparavant, mais le cuisinier n’en a plus aucun souvenir. Ensuite, ce sera au tour de Teo et de Vanna de se dévoiler à nous. Là encore, on replonge dans le passé pour saisir au mieux l’évolution de leur relation qui ne manque décidément pas de piquant. Enfin, c’est Gabriella et, par son intermédiaire, Olga elle aussi, qui seront sur le devant de la scène.

Il aura fallu un peu de temps, mais avec ce deuxième opus Gente trouve définitivement sa place dans notre coeur. On commence à vraiment connaitre chaque protagoniste, à cerner le caractère de chacun, à avoir de l’affection pour l’un ou l’autre. De ce fait, les différentes histoires qui nous sont contés prennent directement une toute autre dimension. Touchantes, amères, mais toujours avec cette petite pointe d’espoir et de bonheur, elles représentent finalement très bien la réalité de ce monde. Une rencontre faite au hasard d’un soir ne peut peut-être pas radicalement changer une vie à tous les coups, mais elle peut certainement dessiner un sourire sur des lèvres boudeuses depuis bien trop longtemps.

Ces différents retours dans le passé qui nous sont offerts permettent également de découvrir tout ce petit monde sous un autre jour, et de constater dans le même temps les changements opérés chez chacun et chacune. Tout cela ne faisant que renforcer notre attachement aux différents personnages. Du reste, si dans un premier temps il faut bien avouer que Claudio pouvait être considéré comme le principal attrait du titre, cela étant dû notamment à la place prépondérante qu’il occupe dans Ristorante Paradiso, ce n’est désormais plus le cas. Non pas qu’il ai perdu en charisme ou en intérêt, au contraire, mais tout simplement parce que ses confrères sont revenus à sa hauteur et qu’il n’y a plus un membre ou client du restaurant moins attrayant qu’un autre.

Qui plus est, même s’il ne se passe dans le fond pas grand chose, l’auteur parvient toujours aussi bien à rendre la lecture à la fois facile et entrainante. On s’imprègne avec plaisir des ces petites tranches de vie somme toute banales dans lesquelles Ono a su insuffler l’étincelle de magie suffisante afin de nous envouter irrémédiablement.

D’ailleurs, pour ce qui est de nous envouter, le trait si particulier de l’auteur le fait lui aussi de plus en plus. Si l’on pouvait être rebuté au premier abord, force est de constater qu’au fil des pages et des volumes, on l’apprécie de plus en plus. Son apparente simplicité et sa fausse maladresse conviennent en définitive parfaitement bien au propos traité. Mieux, il ne fait que l’embellir encore davantage.

Gente nous a donc séduit pour de bon et l’on regrette du coup qu’il n’y ai plus qu’un seul et unique volume à se mettre sous la dent. Mais après tout, mieux vaut ne pas abuser des bonnes choses par pur gourmandise, la digestion n’en serait que plus douloureuse ! Enfin, pour la petite histoire, il est à noter que la fin de ce tome correspond au début de Ristorante Paradiso.

Shaedhen

(Critique de www.manga-news.com)